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L’alimentation du nourrisson (de 0 à 6 mois)

 

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Auteurs :

  • LALAU Jean-Daniel (Pr – Médecin nutritionniste)
  • MARIE-MAGDELAINE Cécile (Diététicienne)
  • Equipe Offre Prévention de la Mutualité Française

 

L’essentiel de l’alimentation du nourrisson

L’allaitement maternel serait le moyen le plus sain de nourrir son enfant pendant les 4 à 6 premiers mois de sa vie. Même s’il ne dure pas longtemps, il a des effets positifs sur la santé de l’enfant. L’allaitement maternel serait aussi bienfaisant pour la santé de la maman. Mais il doit être fait par choix personnel et non sous la pression de l’environnement de la maman. Il peut être une motivation supplémentaire pour que la maman prenne soin de sa santé.

Il est opportun de commencer l’allaitement au sein dès les premières heures de la vie du bébé. La mère trouvera la position qui convient le mieux pour elle et son enfant. Si la mère ne souhaite pas, ou n’est pas en mesure d’allaiter son bébé au sein, il existe des solutions de remplacement satisfaisantes pour le bébé. Les laits infantiles sont des substituts de lait maternel conçus dans le but d’assurer à l’enfant une croissance harmonieuse et de contribuer à sa bonne santé. Le lait maternel peut également être donné au biberon.

Pour un bébé qui régurgite ou qui a un terrain allergique, il existe des laits infantiles adaptés. Il s’agit de préparations adaptées au 1er ou 2e âge aux propriétés spécifiques. Les parents doivent consulter un médecin ou un pédiatre avant de les utiliser. Le biberon et ses accessoires doivent faire l’objet d’un lavage scrupuleux. De même, la personne qui prépare le biberon doit s’assurer de la propreté de ses mains, ainsi que du plan de travail. La préparation et la conservation du lait doivent respecter des consignes de dosage et d’hygiène.

 

Quels sont les avantages de l’allaitement au sein pour le nourrisson ?

L’allaitement maternel serait le moyen le plus sain de nourrir son enfant pendant les 4 à 6 premiers mois de sa vie. Même s’il ne dure pas longtemps, il a des effets positifs sur la santé de l’enfant.

Le lait maternel doit être, si possible, le premier aliment de l’enfant jusqu’à ses 4 mois (ou 6 mois). Le lait maternel est parfaitement adapté aux besoins physiologiques de l’enfant. De plus, l’allaitement au sein crée un lien intime et affectueux avec la mère. C’est une transition en douceur vers le monde extérieur. Il n’existe pas de « mauvais lait ». La maman allaitante peut produire assez de lait si elle se sent en confiance. En cours de tétée, la composition du lait change.

Le colostrum (lait des 3 premiers jours) a une composition différente du lait mature. Il protège le nouveau-né qui est particulièrement vulnérable aux infections.

Les avantages du lait maternel :

  • sa teneur en protéines est parfaitement adaptée au nourrisson,
  • les lipides (= graisses) sont mieux digérés et mieux absorbés,
  • la qualité des glucides (=sucres) de lait maternel jouent « un rôle essentiel dans la mise en place de l’écosystème bactérien colique »,
  • le lait maternel offre une meilleure digestion,
  • dans le cadre d’un allaitement maternel exclusif d’au moins 3 mois, on note une baisse des risques et de la gravité des infections respiratoires, ORL et digestives,
  • en cas de perte hydrique importante (transpiration, diarrhée), le lait maternel permet de mieux assurer le maintien à l’équilibre de la balance hydrique et minérale de l’enfant,
  • le lait maternel favorise l’absorption de différents oligo-éléments comme le zinc et le fer,
  • chez la femme qui accouche prématurément, le lait est plus riche en Acides Gras Poly Insaturés (AGPI), ce qui correspond aux besoins alors plus élevés des bébés prématurés en AGPI, pour le développement de leur cerveau.

Concernant le bébé, il semblerait que l’allaitement au sein :

  • réduise les risques d’allergies alimentaires chez les enfants « à risque », avec un allaitement exclusif jusqu’aux 6 mois du bébé,
  • soit une prévention probable de l’obésité lors de la période de l’enfance et de l’adolescence,
  • que ce soit pour des raisons nutritionnelles, environnementales ou psycho-affectives, le lait maternel « apporte un bénéfice sur le plan cognitif, modeste mais démontré dans la majorité des études, qui persiste à l’âge adulte ».

 

Quels sont les avantages de l’allaitement au sein pour la maman ?

L’allaitement maternel serait aussi bienfaisant pour la santé de la maman. Mais il doit être fait par choix personnel et non sous la pression de l’environnement de la maman. Il peut être une motivation supplémentaire pour que la maman prenne soin de sa santé.

Allaiter présente également des aspects positifs pour la mère :

  • la suite des couches est facilitée,
  • le risque d’infections du post-partum est moindre. Ceci est dû à la sécrétion hormonale induite lors de la mise au sein,
  • l’utérus reprend plus vite sa forme, sa tonicité et sa taille,
  • la perte de poids est plus rapide, dans la période des premiers mois du post partum,
  • les risques de cancers des ovaires et du sein sont diminués avant la ménopause,
  • le risque d’ostéoporose n’augmente pas après la ménopause,
  • la motivation pour arrêter de fumer est avantagée.

Attention, pendant toute la durée de l’allaitement, il est important :

  • d’éviter toute boisson alcoolisée (même une bière ou du cidre !),
    de ne pas consommer de tabac, cannabis et autres drogues illicites,
  • d’avoir une alimentation équilibrée,
  • de boire suffisamment d’eau régulièrement,
  • de ne pas prendre de médicament (= automédication) sans en parler à son pharmacien, son médecin ou au pédiatre de l’enfant.

A noter : les variations de l’alimentation de la maman peuvent modifier la composition du lait maternel. Ces variations concernent les acides gras (oméga 6 et oméga 3), la vitamine A et les vitamines du groupe B, la teneur en iode et en sélénium.

 

Comment pratiquer l’allaitement ?

Il est opportun de commencer l’allaitement au sein dès les premières heures de la vie du bébé. La mère trouvera la position qui convient le mieux pour elle et son enfant.

Il est recommandé de mettre le bébé au sein le plus tôt possible après l’accouchement, afin de rendre plus facile le démarrage de la période d’allaitement maternel. En effet, dans les deux premières heures de sa jeune vie, le réflexe de succion du bébé est à son maximum. Les conditions sont donc réunies pour bien commencer l’allaitement maternel.

Voici des exemples de positions confortables pour allaiter son enfant :

  • la position de la berceuse ou de la Madone : cette position est la plus classique. La mère est assise, avec son enfant sur les genoux, un peu surélevé par un coussin. Sa tête repose dans le creux du bras de sa mère, qui le dirige vers l’un de ses seins (par exemple la tête du bébé au creux du bras droit et il tête le sein droit),
  • la berceuse modifiée ou Madone inversée : la tête et le corps du bébé sont soutenus par le bras opposé au sein (par exemple le bras gauche en donnant le sein droit). On peut aussi utiliser un coussin pour surélever le corps du bébé. C’est une position bien adaptée pour les premiers jours du bébé,
  • la position allongée : la mère s’allonge sur le côté, avec un coussin entre les jambes et dans le dos. Pour ne pas basculer en avant, elle replie sa jambe supérieure. Son bébé est allongé en face d’elle, éloigné du bord du lit. Sa bouche se trouve au niveau du mamelon. La maman place sous lui une serviette repliée pour le mettre bien au niveau du sein, s’il n’est pas exactement à la bonne hauteur. Attention cette position favorise l’endormissement de la maman ; veillez à remettre votre bébé au lit avant de vous endormir. C’est une position bien adaptée pour les tétées la nuit et/ou après une épisiotomie,
  • la position ballon de rugby : le bébé est sur le côté, sur un coussin et soutenu par le bras de sa maman. Il se trouve à la hauteur de la taille de sa mère, qui est assise. La nuque du bébé repose dans le creux de la main de sa maman, tandis que, de son autre main, elle soutient le sein.

 

Quel lait choisir pour alimenter son nourrisson au biberon ?

Si la mère ne souhaite pas, ou n’est pas en mesure d’allaiter son bébé au sein, il existe des solutions de remplacement satisfaisantes pour le bébé. Les laits infantiles sont des substituts de lait maternel conçus dans le but d’assurer à l’enfant une croissance harmonieuse et de contribuer à sa bonne santé. Le lait maternel peut également être donné au biberon.

Les laits infantiles sont des préparations industrielles destinées aux jeunes enfants. Ce sont des préparations fabriquées, pour la plupart, à partir de composants du lait de vache. D’autres contiennent d’autres produits, comme le soja.

Dans tous les cas, ces aliments sont spécialement appropriés aux enfants nés à terme et en bonne santé, jusqu’à l’âge de 3 ans. Rigoureusement contrôlés, ils existent sous différentes formes :

  • en poudre à diluer (1 mesure de poudre de lait pour 30 millilitres d’eau),
  • sous forme liquide, prêts à l’emploi.

Pour calculer la quantité de lait dont votre enfant a besoin, lors de l’alimentation lactée exclusive 1er âge, vous pouvez utiliser la formule suivante (« Règle d’Appert ») :

  • quantité de lait (en millilitres) pour 24 heures = poids de l’enfant (en grammes) /10 + 200 à 250

Par exemple, pour un enfant qui pèse 3,5 kilos (soit 3500 grammes) il faut environ 600 millilitres de lait pour 24h00, selon l’appétit du nourrisson (3500 / 10 = 350 auquel j’ajoute 250 = 600 millilitres)

Le lait 1er âge
Il répond aux besoins nutritionnels du bébé, mais n’a pas toutes les propriétés du lait maternel. Cependant, il peut être un substitut au lait maternel, et l’unique aliment de l’enfant jusqu’à 6 mois et plus.

Le lait 2e âge
Il s’agit du « lait de suite ». Les parents le proposent à partir du 4e mois, mais il est préférable d’attendre que l’enfant ait 6 mois révolus. Les parents continuent de donner au minimum 500 millilitres de lait 2e âge par jour, en plus des aliments solides, jusqu’à l’âge de 1 an, voire au-delà. En effet, cela est nécessaire à son équilibre alimentaire.

A partir d’un an
On privilégie le lait de croissance, jusqu’aux 3 ans de l’enfant. Avant un an, il n’est pas conseillé de donner du lait de vache à un bébé.

N’oublions pas que la maman peut tirer son lait grâce à l’utilisation d’un « tire-lait » et le conditionner dans un biberon. Il faut prendre certaines précautions pour recueillir, transporter et conserver le lait maternel en toute sécurité.

 

Quels sont les laits aux propriétés spécifiques pour les nourrissons ?

Pour un bébé qui régurgite ou qui a un terrain allergique, il existe des laits infantiles adaptés. Il s’agit de préparations adaptées au 1er ou 2e âge aux propriétés spécifiques. Les parents doivent consulter un médecin ou un pédiatre avant de les utiliser.

Les deux principaux laits infantiles spécifiques sont :

  • les laits antirégurgitations ou « AR » qui ont été épaissis pour réduire les régurgitations de lait après les repas,
  • les laits hypoallergéniques ou « HA » qui sont conçus pour réduire les risques d’allergie, chez des bébés qui ont un terrain allergique (père, mère, sœur, frère présentant déjà une allergie). Ils sont constitués, parmi d’autres ingrédients, de protéines de lait de vache cassées en petits morceaux, ce qui en améliore la tolérance. Toutefois, ces laits ne conviennent pas aux enfants présentant une allergie avérée. En cas d’allergie avérée, le pédiatre vous indiquera quel lait spécifique donner à votre enfant.

 

Comment assurer la bonne hygiène du biberon ?

Le biberon et ses accessoires doivent faire l’objet d’un lavage scrupuleux. De même, la personne qui prépare le biberon doit s’assurer de la propreté de ses mains, ainsi que du plan de travail.

Avant d’utiliser le biberon pour la première fois, il est nécessaire de le laver à l’eau chaude, mélangée à du liquide vaisselle. Il ne faut pas oublier de nettoyer également les accessoires. Après l’avoir bien rincé, il faut laisser sécher le biberon sans l’essuyer.

Pour préparer le biberon, l’adulte chargé de cette opération s’assure que l’environnement autour de lui est propre : plan de travail propre et torchon propre. Il prend bien soin de se laver les mains avec du savon avant de toucher le biberon. Régulièrement, pensez à détartrer l’embout du robinet de la cuisine avec du vinaigre blanc.

Une fois le biberon utilisé, les parents le vident, puis le rincent à l’eau froide, avec ses accessoires. Ils plongent ensuite le tout dans de l’eau chaude, mélangée à du liquide vaisselle. Puis, ils nettoient le biberon à l’aide d’un écouvillon qui est une brosse allongée réservée au nettoyage du biberon. Pour finir, ils le rincent, et le laissent sécher sans l’essuyer. Veiller à bien nettoyer les résidus de lait dans les rainures et le bout de la tétine.

Pour procéder à un nettoyage au lave-vaisselle, le biberon et les accessoires sont nettoyés grâce à un cycle complet à 65° C. En sont exclues les tétines en caoutchouc. Stériliser le biberon n’est plus obligatoire. Il suffit de bien le nettoyer et de l’égoutter.

Vous trouverez plus d’informations spécifiques sur le site d’Ameli : Bien préparer un biberon.

 

Comment assurer une bonne préparation du lait pour le nourrisson ?

La préparation et la conservation du lait doivent respecter des consignes de dosage et d’hygiène.

La préparation du biberon

Il est préférable d’utiliser de l’eau peu minéralisée pour la préparation du biberon de lait en poudre. Il est toutefois possible d’utiliser l’eau du robinet dont la qualité est régulièrement contrôlée. En cas de doute, il faut se renseigner auprès de sa mairie afin de savoir si l’eau du robinet est adaptée à cet usage. Votre Direction Départementale de la Protection des Populations peut également vous donner cette information.

Sinon, on utilisera de l’eau en bouteille, en prenant soin de s’assurer qu’elle convient aux nourrissons. Les indications nécessaires figurent sur l’étiquette de la bouteille. Il est déconseillé d’utiliser de l’eau filtrée en carafe ou à l’aide d’un adoucisseur.

Pour se déplacer en emportant le biberon, les parents transportent un biberon d’eau et la poudre séparément. Le mélange est effectué juste avant de le donner au bébé.

On peut proposer au bébé le lait à température ambiante, surtout en été. Si les parents choisissent de faire chauffer le biberon, ils prennent soin toujours vérifier que le lait n’est pas trop chaud avant de le donner à leur bébé. Pour se faire, ils peuvent déposer quelques gouttes sur la main ou dans le creux du poignet. En aucun cas les parents ne gouttent le biberon directement en mettant leur bouche sur la tétine. Le biberon ne doit jamais être réchauffé au micro-ondes, car il existe un danger de brûlure pour l’enfant.

Avant de donner le biberon, bien le secouer et vérifier s’il ne reste pas des grumeaux ou de la poudre de lait non diluée dans le fond.

Des règles d’hygiène strictes doivent être observées afin de bien conserver les laits infantiles. Ces règles sont spécifiées sur les emballages des préparations. Le lait que le bébé laisse dans son biberon doit être jeté. Une fois le contenant ouvert, la durée de conservation du lait infantile liquide prêt à l’emploi est limitée. Reportez-vous aux indications du fabricant, sur l’emballage. Le lait ne se conserve pas s’il a été chauffé.

Références & sources

Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES). Le guide de nutrition de la naissance à trois ans : la santé vient en mangeant.

Allaitement maternel – les bénéfices pour la santé de l’enfant et de sa mère. PNNS

Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé (INPES). Le guide de l’allaitement maternel du PNNS

Règle d’Appert pour les besoins en lait (page 77 du document)

Ameli. Comment préparer un biberon

Ministère des Solidarités et de la Santé. Guide « Bien recueillir, conserver et transporter le lait maternel en toute sécurité »

mutweb