Schizophrénies
L’essentiel à propos des schizophrénies
Les schizophrénies sont des psychoses, c’est-à-dire des maladies affectant le cerveau. Elles se caractérisent par une perte de contact avec la réalité, par des altérations des perceptions et une perturbation de la communication avec autrui.
Le plus souvent, la personne malade n’a pas conscience de ses troubles.
On distingue plusieurs formes de schizophrénies, selon l’intensité des différents symptômes.
Les causes des schizophrénies sont multiples et elles restent mal connues. Des anomalies du fonctionnement du cerveau, notamment des systèmes de communication entre les neurones, semblent être les causes principales.
Les soins s’organisent à 3 niveaux :
- un suivi médical régulier et la prescription de médicaments antipsychotiques,
- un soutien psychothérapique,
- un suivi social pour maintenir ou améliorer l’insertion sociale de la personne malade.
Il existe des programmes de formation et d’aide destinés aux personnes de l’entourage des malades atteints de schizophrénie : connaître la maladie et savoir comment accompagner la personne malade au quotidien permet de mieux vivre la situation et de prévenir les rechutes.
Enfin, les malades et leur famille peuvent trouver des informations et des solutions d’accompagnement dans plusieurs lieux ressources ou auprès de différents interlocuteurs.
Que sont les schizophrénies ?
Les schizophrénies sont des psychoses, c’est-à-dire des maladies affectant le cerveau qui se caractérisent par une perte de contact avec la réalité, par des altérations des perceptions et une perturbation de la communication avec autrui. Le plus souvent, la personne malade n’est pas consciente de ses troubles : elle peut même être persuadée que c’est son entourage qui a un problème.
Combien de personnes sont touchées par les schizophrénies ?
Les schizophrénies touchent 1 % de la population dans le monde, soit environ 600 000 personnes en France. Elles concernent aussi bien les hommes que les femmes. Il s’agit des psychoses les plus courantes chez les adultes.
Elles sont dues à un fonctionnement anormal des circuits neuronaux dans le cerveau.
Elles apparaissent le plus souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, et elles peuvent durer toute la vie.
Les schizophrénies sont des maladies très invalidantes si des soins ne sont pas mis en place rapidement, et peuvent être des facteurs importants de désocialisation et de précarité. L’OMS la classe d’ailleurs parmi les 10 maladies les plus invalidantes au monde.
Les caractéristiques des schizophrénies
- Une perception altérée de la réalité. On parle de symptômes « positifs » : pensées délirantes, hallucinations ou troubles de la perception ;
- Un désengagement affectif et social de la personne malade. On parle de symptômes « négatifs » : ; La personne peut manquer de volonté de façon excessive, se sentir totalement incapable d’agir dans certaines situations ou ne plus ressentir ou démontrer d’émotions même face à des stimulations importantes.
- Une désorganisation de la pensée : troubles du langage, discours incohérent, absence de lien logique dans les pensées.
En dehors des épisodes aigus, les schizophrénies peuvent présenter des symptômes chroniques et persistants constituant un handicap.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le diagnostic des schizophrénies est souvent tardif : le plus souvent le malade n’a pas conscience de sa maladie et la famille ou l’entourage n’en connaissent généralement pas les symptômes.
Ces derniers peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre.
En l’absence d’une cause unique identifiée, on préfère aujourd’hui parler des schizophrénies ou de spectre de la schizophrénie plutôt que de la schizophrénie.
Il n’existe pas de test biologique (par exemple, une prise de sang) ou technique (comme la radiographie) permettant de les diagnostiquer.
Les médecins se basent donc sur un ensemble de critères cliniques définis par des experts internationaux, disponibles dans la Classification internationale des maladies (CIM) de l’Organisation mondiale de la santé ou dans la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM V) de l’association américaine de psychiatrie.
Avant de poser un diagnostic définitif, les médecins devront écarter d’autres causes possibles : consommation de drogue, maladie métabolique ou neurologique, autre maladie mentale ayant des symptômes communs avec la schizophrénie, mais aussi pouvoir observer l’évolution des troubles sous traitement sur une durée suffisante.
Le médecin traitant orientera la personne malade vers un psychiatre. La coordination des deux est essentielle pour assurer un bon suivi.
Pour en savoir plus sur les schizophrénies, nous vous invitons à consulter les ressources de notre partenaire Psycom : un dossier d’information en ligne sur les schizophrénies |
Quels sont les facteurs de risques des schizophrénies ?
Les causes exactes des schizophrénies restent encore mal identifiées.
Si des facteurs génétiques jouent un rôle, d’autres interviennent : dysfonctionnement des connexions des cellules du cerveau, accidents du développement du système nerveux central, influence de l’environnement ou du milieu social.
Les schizophrénies sont donc des maladies plurifactorielles dont il est très difficile de trouver la cause, et qu’il est, par conséquent, difficile de prévenir.
La génétique
Avoir un parent atteint de schizophrénie augmente de façon significative la possibilité d’être soi-même malade, mais c’est loin d’être automatique.
Le vrai jumeau d’un schizophrène présente environ 40% (source INSERM) de risque de développer la maladie lui aussi alors qu’il a les mêmes gènes que son frère ou sa sœur.
On a montré que plusieurs gènes seraient impliqués mais aucun dans tous les cas de maladie.
La génétique ne peut pas être considérée comme une cause unique : elle peut rendre l’individu vulnérable, il sera alors susceptible de déclencher la maladie s’il est exposé à un ou plusieurs autres facteurs (voir ci-dessous notamment).
Un dysfonctionnement biochimique du cerveau
Le cerveau produit naturellement de la dopamine : une des molécules qui transmettent les informations entre les neurones.
Chez les malades atteints de schizophrénie, cette production serait trop importante dans certaines régions du cerveau et trop faible dans d’autres.
D’autres problèmes dans la transmission des informations entre les neurones existeraient également.
L’impact de l’environnement
Une infection virale pendant la grossesse de sa mère ou des problèmes au moment de l’accouchement pourraient perturber le développement du système nerveux central chez la personne malade, créant une fragilité ou des anomalies de connexion entre les neurones.
À l’adolescence, sous l’effet des poussées hormonales et des changements importants qui interviennent dans la vie de la personne, les symptômes schizophréniques apparaîtraient.
Deux autres paramètres constituent, eux, des facteurs de risque bien établis précipitant l’apparition de troubles psychotiques :
- le stress : Il expliquerait l’incidence plus élevée de la maladie en milieu urbain ou parmi les personnes ayant eu un parcours de migration, notamment au cours de l’enfance et de l’adolescence.
- la consommation de cannabis : elle perturberait le développement du cerveau. Ainsi, la consommation de cannabis doublerait le risque de schizophrénie, mais avec une grande variabilité en fonction des individus. Cet effet dépendrait de la dose, de la teneur du produit en THC, de la durée d’utilisation et de l’âge d’exposition (source INSERM).
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Quels sont les symptômes des schizophrénies ?
Certains signes peuvent évoquer le début de la maladie : les connaître peut aider à organiser une prise en charge précoce, et donc plus efficace, de la personne malade.
Mais cela reste difficile, tant les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre, et parce que leur évolution peut prendre du temps.
Une fois la schizophrénie diagnostiquée, on peut la décrire par ses symptômes les plus fréquents, sachant que, là aussi, chaque situation reste individuelle.
Les signes précurseurs de la maladie
La maladie apparaît souvent avant 25 ans, lors de l’adolescence surtout, et de façon progressive sur une période allant de quelques semaines à plusieurs mois.
Elle prend l’apparence d’un « changement » de la personnalité et du comportement de la personne malade :
- isolement social progressif et difficultés à entretenir des relations avec des jeunes du même âge,
- diminution des performances scolaires ou professionnelles,
- opposition avec les parents,
- comportements étranges,
- difficulté à planifier des activités et à les mener à leur terme,
- sensibilité et émotivité exacerbées,
- tendance à rester isolé pour lire, écouter de la musique ou regarder la télévision.
Ces premiers signes sont extrêmement difficiles à repérer pour l’entourage et pour les professionnels de santé, car ils se distinguent finalement assez peu de l’adolescence normale.
Avec le temps, des expressions plus significatives de la schizophrénie seront observables. Elles apparaissent souvent après un évènement vécu comme un stress fort par la personne malade, mais qui semble en général anodin à son entourage.
Le malade passe de l’isolement et du manque d’investissement dans les activités de groupe à la fuite du contact social (on parlera alors de symptômes « négatifs », car représentant des pertes par rapport au fonctionnement antérieur).
Il manifeste des émotions inadaptées aux situations qu’il vit. Il ressent de plus en plus de difficulté à agir, à être motivé ou intéressé par des activités et devient de plus en plus inactif : la scolarité et la vie professionnelle sont impossibles.
Parfois, les propos deviennent incohérents, ils semblent manquer de logique ou ne pas avoir de sens.
Le comportement se modifie lui aussi : agressivité envers les autres membres de la famille, impulsivité, comportements alimentaires étranges, absurdes ou inadaptés.
Les symptômes typiques de la schizophrénie : la phase aiguë
La personne schizophrène se montre de plus en plus anxieuse, elle peut souffrir d’insomnies et rencontrer de réelles difficultés à se concentrer.
Elle peut se plaindre de troubles organiques non justifiés et rapporter des vécus de situations irréelles sans esprit critique, comme si elles étaient bien réelles.
Les symptômes positifs (ou productifs : hallucinations, délire) apparaissent : ils permettent alors souvent de faire le diagnostic de schizophrénie.
Il est rare qu’une même personne malade présente l’ensemble des symptômes.
Les symptômes positifs ou productifs
Les hallucinations peuvent être auditives, olfactives, visuelles, gustatives ou corporelles. Elles sont perçues comme une réalité par la personne malade : sa perception de la réalité commune est donc altérée.
Les hallucinations sont source d’angoisse, d’anxiété et de souffrance pour la personne malade.
Les idées délirantes traduisent les importantes modifications qui s’opèrent dans le raisonnement de la personne malade et sont souvent une tentative de trouver une explication à ce qu’elle éprouve. Pour l’entourage, elles passent pour des idées ou des croyances tenaces, que même la confrontation à la réalité ne suffit pas à faire disparaître.
Par exemple, la personne malade va être persuadée de pouvoir lire les pensées d’une autre personne, ou persuadée qu’au contraire on lui « vole » ses propres pensées. Elle peut aussi avoir l’impression de vivre des transformations corporelles ou être investie d’une mission divine et être dotée de pouvoirs surnaturels.
La désorganisation de la pensée se traduit surtout par un discours flou, incompréhensible, manquant de logique ou dont la logique paraît enfantine.
La personne malade peut soutenir une conversation, s’arrêter brusquement sans même donner l’impression de s’en rendre compte, puis reprendre sur le même sujet ou passer complètement à autre chose.
On observe aussi souvent un décalage entre la teneur des propos et le comportement ou les expressions corporelles de la personne malade : rire sans raison apparente, irritabilité ou anxiété à propos de choses anodines, agressivité envers des objets ou des personnes, etc.
Les symptômes négatifs
Ils sont dits négatifs car ils traduisent une réduction ou une disparition des aptitudes à agir de la personne malade : prendre des décisions, s’engager dans des activités, se concentrer, se souvenir, suivre une conversation ou un film, exprimer des émotions, nouer des relations sociales ou intimes, mener une conversation… tout cela devient difficile.
Comment la schizophrénie évolue-t-elle avec le temps ?
15 à 20 % des schizophrénies évoluent d’emblée favorablement, surtout si elles sont traitées tôt : les traitements permettent alors de contrôler les symptômes psychotiques et la personne malade peut reprendre une vie normale.
Sinon, la maladie évolue avec des crises aiguës, le plus souvent en lien avec une mauvaise observance du traitement par le malade, et surtout au cours des premières années. Elle se complique souvent d’états dépressifs lors desquels le risque de suicide est important : il faut donc une prise en charge adaptée.
On distingue 3 modes d’évolution à long terme :
- Si la phase d’apparition de la maladie est brève, et les symptômes de la phase aiguë surtout productifs : avec un traitement précoce et adapté, la personne malade a toutes les chances de connaître une rémission progressive totale ou quasi totale. On estime que c’est le cas de 25 à 30 % des patients ;
- Si la phase d’apparition de la maladie est lente, de longue durée, avec une évolution insidieuse avant la phase aiguë : on observe alors une aggravation des symptômes sur 10 à 15 ans, puis une phase de stabilisation (environ 50 % des patients). Là aussi, un traitement précoce et adapté joue un rôle favorable en améliorant le pronostic ;
- Chez une minorité de personnes malades (20 à 25 %), l’évolution se poursuit jusqu’à une dégradation importante de l’état mental et une perte complète ou quasi complète d’autonomie.
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Comment soigner les schizophrénies ?
Les traitements de la schizophrénie visent à en diminuer les symptômes et les manifestations, pour aider la personne malade et son entourage à retrouver le meilleur confort de vie possible.
Ils sont coordonnés par un psychiatre, en relation étroite avec le médecin traitant de la personne malade.
L’insertion sociale, familiale et affective fait l’objet d’un travail constant avec le soutien des équipes soignantes.
Le suivi du traitement médicamenteux est essentiel : son interruption sans avis médical est le premier facteur de rechute.
L’organisation des soins
La prise en charge des schizophrénies comprend 3 volets, complémentaires les uns des autres :
- Un suivi médical, avec prescription de médicaments antipsychotiques pour atténuer et contrôler les symptômes des schizophrénies. Ces traitements doivent être administrés le plus tôt possible, en continu et aux doses (posologie) minimales pour être efficaces. Ils existent sous forme de comprimés, buvables, orodispersibles ou injectables : le choix tiendra compte du confort du patient et de la facilité d’observance. De façon temporaire, d’autres médicaments peuvent être prescrits pour lutter contre les effets indésirables des antipsychotiques, en cas d’épisode dépressif ou de troubles anxieux ;
- Un soutien psychothérapique et, chaque fois que cela est possible, une psychothérapie, pour modifier la perception, la compréhension et la gestion des symptômes, par la personne malade elle-même, mais aussi par son entourage proche dans le cas des psychothérapies familiales. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) peuvent aider la personne à éviter l’enfermement, à mieux gérer ses angoisses et adopter des comportements favorisant son rétablissement (observance du traitement, gestion de la consommation de substances psychogènes, par exemple).
- Une prise en charge sociale pour maintenir ou rétablir l’insertion sociale de la personne malade, pour préserver son autonomie et améliorer sa qualité de vie. L’équipe soignante évalue les possibilités d’accès ou de maintien dans une activité professionnelle ou dans un logement autonome. La grande majorité des personnes atteintes de schizophrénies vit de façon autonome, mais certaines peuvent avoir besoin de recourir à des services d’aide à domicile (auxiliaire de vie ou aide-ménagère), à des visites infirmières à domicile ou à d’autres formes d’accompagnement médicosocial.
L’éligibilité à certaines aides et prestations est décidée par les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) : reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, Allocation adulte handicapé (AAH), accès à des logements spécifiques, à un Service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) ou à un Service d’accompagnement médicosocial pour adulte handicapé (SAMSAH) etc.
D’autres dispositifs peuvent compléter cette prise en charge :
- les programmes d’éducation thérapeutique : ils visent à aider les personnes malades à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec la schizophrénie. Ils sont généralement organisés en lien avec les équipes soignantes : il faut donc en parler avec elles pour en connaître les modalités de participation ;
- l’entraide par les pairs, assurée par les associations d’usagers des services de psychiatrie et les groupes d’entraide mutuelle (GEM) : écoute, conseils et rencontres avec des personnes qui sont directement concernées par des troubles psychiques (patients et proches).
Pour trouver :
- une association d’usagers des services de psychiatrie : annuaire du Psycom ;
- un groupe d’entraide mutuelle (GEM) : carte des GEM en France sur le site Psycom
Où sont dispensés les soins ?
L’hospitalisation n’est pas le seul recours : désormais, les soins sont surtout ambulatoires. L’hospitalisation de longue durée est rare. Elle intervient essentiellement lors des périodes de crise.
Les soins sont coordonnés par un psychiatre qui exerce dans le service public, dans le secteur associatif ou en libéral, et ils impliquent le plus souvent une équipe pluridisciplinaire : infirmiers, psychologues, travailleurs sociaux, éducateurs, etc.
Les Centres médico-psychologiques (CMP), dispositifs de soins psychiatriques du secteur public, sont les mieux équipés pour suivre une personne atteinte de schizophrénie. Ils aideront aussi la personne malade et son entourage à trouver les ressources locales les plus aptes à les aider.
Comment gérer une crise ?
Repli sur soi, réapparition d’idées bizarres ou délirantes, perceptions étranges, agressivité, violence… : si les symptômes de la schizophrénie réapparaissent ou s’aggravent, il faut consulter rapidement.
Il faut s’adresser de préférence au psychiatre ou à l’équipe soignante habituels, en envisageant si besoin une intervention à domicile ou dans un service d’urgences.
Parfois, l’intervention des pompiers (18), du SAMU (15) ou de la police (17) est nécessaire.
L’hospitalisation : pour protéger le patient ou son entourage en période de crise
Dans certains cas, l’hospitalisation est la seule solution envisageable :
- risque suicidaire ou agressif,
- altération majeure du comportement,
- crise aiguë.
L’hospitalisation peut aussi être nécessaire pour commencer un nouveau traitement médicamenteux et définir la posologie adaptée, tout en surveillant les effets indésirables éventuels.
La durée de l’hospitalisation est variable : elle doit être suffisante pour permettre une amélioration du patient, et assez courte pour ne pas installer une dépendance hospitalière chez la personne malade en la coupant de son milieu familial et social trop longtemps.
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Vivre avec une personne schizophrène
Les familles se demandent souvent comment aider leur proche malade et comment lutter contre l’angoisse créée par la situation. La participation à des programmes de psychoéducation familiale apporte des réponses à de nombreuses questions que se posent les familles, en leur donnant des informations, des conseils pratiques, en travaillant sur la communication et en favorisant le partage d’expérience avec d’autres familles.
Les groupes de parole et les lignes d’écoute peuvent aussi constituer un soutien précieux.
Programmes de psychoéducation familiale
Les ateliers de psychoéducation aident les familles à mieux comprendre la maladie de leurs proches, et à apprendre comment se comporter avec eux.
Elles développent ainsi leur capacité à échanger avec leur proche malade, mais aussi avec les équipes soignantes, en leur fournissant des informations sur les comportements, les attitudes et les difficultés rencontrées par les personnes malades dans leur quotidien.
À ce titre, la tenue d’un petit carnet au quotidien est souvent utile.
Bien informés sur la schizophrénie, les proches de la personne malade identifient les signes annonciateurs d’une rechute avec plus de facilité : ils peuvent alors l’inciter à consulter avant la survenue d’un épisode de crise et trouver les mots pour y parvenir.
Les familles s’assurent aussi que la personne malade suit bien son traitement, et elles l’encouragent et la soutiennent au quotidien en soulignant positivement ses progrès.
Les programmes de psychoéducation ont un impact très favorable sur la santé du malade et de ses proches en réduisant sensiblement les risques de rechute.
Les programmes de psychoéducation sont souvent co-organisés par les établissements de soin et les associations de familles de malades, comme l’UNAFAM (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques). Par exemple, on peut citer les ateliers Profamille et Prospect Famille.
Ces programmes, sous forme de réunions d’information thématiques, permettent d’acquérir les connaissances de base sur les maladies, les comportements des personnes malades, sur les modes de prise en charge et de protection juridique, et permettent aussi de travailler sur la communication avec le proche malade.
Une présentation détaillée du programme Profamille est consultable sur le site de notre partenaire Psycom : Diaporama de présentation du programme Profamille .
Les renseignements nécessaires pour participer aux formations sont à recueillir auprès des établissements de soin organisateurs ou des délégations départementales de l’UNAFAM .
Pour Paris et la région parisienne, des sessions Profamille sont organisées par le centre hospitalier Sainte-Anne, le centre hospitalier Maison-Blanche, la clinique MGEN de Rueil-Malmaison, le Groupe Hospitalier Paul Guiraud de Clamart et le centre hospitalier Clermont-de-l’Oise.
Les coordonnées des personnes à contacter pour obtenir des informations détaillées sont consultables sur le site de l’UNAFAM .
Groupes de soutien et d’entraide
Financés par des crédits publics et gérés par des associations de patients, ces groupes favorisent le partage d’expérience et l’entraide mutuelle.
Ils aident à déstigmatiser la maladie, à combattre la peur et l’angoisse que l’on ressent face à une maladie que l’on a du mal à comprendre au début.
Pour trouver un groupe d’entraide près de chez soi : carte des groupes d’entraide mutuelle
UNAFAM. L’indispensable. Guide à l’intention des membres de l’entourage d’une personne atteinte de maladie mentale
Un projet de coopération entre la France et le Québec a permis à des familles françaises et québécoises de se rencontrer. De là est né L’indispensable : un guide pour aider les membres de l’entourage qui entrent dans l’univers de la maladie mentale.
Comprendre, communiquer, gérer son stress, lâcher prise ; préjugés et mythes figurent parmi les onze thèmes abordés dans ce document.
Le guide est proposé en téléchargement sur le site de l’UNAFAM , et il est aussi possible de le commander ou de l’obtenir auprès des délégations départementales de l’UNAFAM .
Lignes d’écoute pour les proches
- Écoute familles – Unafam 01 42 63 03 03
- Fil santé-jeunes (12-25 ans) 0800 253 236
- Schizo ? Oui ! 01 45 89 49 44 (mardi, jeudi et vendredi de 14h à 18h)
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Idées reçues
La schizophrénie est un dédoublement de la personnalité.
Faux ! Des identités multiples qui alternent chez une même personne, comme on peut le voir dans certaines œuvres de fiction, correspondent à un autre diagnostic (beaucoup plus rare), celui de trouble de la personnalité multiple ou trouble dissociatif de l’identité.
Les schizophrènes sont dangereux.
Faux ! La médiatisation de certains faits divers a largement contribué à répandre cette idée. Or, les accès de violence envers autrui ne concernent qu’une minorité de malades et sont rares. La plupart du temps, si violence il y a, elle sera retournée vers le patient lui-même, amenant des tentatives de suicide par exemple. Par ailleurs, les schizophrènes sont plus nombreux à être victimes d’agressions que la population générale.
La schizophrénie est une maladie rare.
Faux ! C’est surtout une maladie taboue dont on parle peu. Car la schizophrénie est deux fois plus répandue que la maladie d’Alzheimer et six fois plus répandue que le diabète insulinodépendant.
La schizophrénie provient de traumatismes dans l’enfance.
Faux ! Les études ont montré que les théories avançant l’idée que les schizophrènes avaient souffert de maltraitance dans l’enfance, ou d’une mère « froide » sont infondées.
Un schizophrène ne peut pas travailler.
Faux ! On ne peut pas affirmer qu’un schizophrène ne peut pas travailler car dans beaucoup de cas, le travail sera possible dans le milieu ordinaire ou dans le milieu protégé (qui permet plus d’adaptation aux situations de handicap). Des aménagements comme les temps partiels peuvent être nécessaires. Parfois, des symptômes trop importants peuvent empêcher la personne de travailler. Mais dès qu’il est possible, le travail doit être favorisé car il peut devenir un élément thérapeutique déterminant pour le rétablissement de la personne.
Les autres troubles psychotiques
Les troubles psychotiques ne sont pas en eux-mêmes des maladies : ils sont plutôt l’expression de pathologies mentales diverses.
Ils se caractérisent par une altération, une modification de la perception de la réalité chez la personne malade.
Parmi les troubles psychotiques, on retrouve donc les schizophrénies mais aussi (liste non exhaustive) :
- les troubles schizo-affectifs : il s’agit de troubles pendant lesquels symptômes schizophréniques et perturbations de l’humeur (dépression ou excitation) sont simultanés ;
- les troubles psychotiques induits par une substance : elles disparaissent en général avec les effets des produits consommés, mais il arrive que les troubles psychotiques persistent et qu’ils nécessitent un traitement médical ;
- les troubles psychotiques dus à une affection médicale : elles peuvent survenir à la suite d’une blessure à la tête ou être la conséquence d’un trouble physique. Un examen médical approfondi est alors nécessaire pour poser un diagnostic précis.
Dans la majorité des cas, les troubles psychotiques sont passagers et sont bien soignés.
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Références : Les schizophrénies
Auteurices
- CANCEIL Olivier, psychiatre et chef de service, Centre Médico Psychologique (Cardeurs), Secteur 75G29, Hôpital Maison Blanche. Mis a jour par Madame Mélanie Boutoury, Psychologue clinicienne.
- l’équipe Offre Prévention de la Mutualité Française
Sources
Pour aller plus loin
- MFH : Santé mentale et santé physique
- MFH : La santé mentale positive
- Ameli : Schizophrénie
- Ameli : Quels sont les principaux troubles psychiques chez les jeunes ?
- Ameli : Santé mentale de l’adulte