La salade, l’aliment le plus riche
La salade, ce n’est pas riche !
Comment cela ? La salade, un aliment riche ? Mais dans la salade, il n’y a rien ! Enfin, je veux dire, pas d’aliment énergétique : pas de glucides, pas de lipides ; pas la moindre protéine !
En d’autres termes, la salade n’est pas, ne peut pas, être calorique !
Elle n’est donc pas riche, et pour autant elle est quand même « nutritive » : elle apporte bien des vitamines et des oligoéléments ! Et comme en plus il ne faut pas trop manger le soir…
Ne pas en faire tout un plat ?
La salade apporte, authentiquement, des éléments nutritifs, mais convenons que cela « ne nourrit pas son homme ». Souvent, en effet, le repas du soir est réduit, au prétexte que le dîner apporte des calories supplémentaires, non nécessaires, puisqu’il n’y a pas de dépense physique significative le soir, de façon générale.
Pour autant, nous observons que chez le sujet en surpoids qui cherche à réduire ce surpoids avec une telle pratique de réduction énergétique, le résultat escompté ne sera pas au rendez-vous. Tout au contraire, cette situation d’échec se voit de surcroît doublée d’une asthénie physique (du fait de l’apport énergétique réduit) et psychique (du fait de l’asthénie physique et de l’échec de la tentative de réduction pondérale).
L’absolu et le relatif
Cela dit, pour ceux qui mangent le soir tout juste une tranche de jambon avec de la salade, il n’y a pas grand-chose en volume, mais en proportion, il n’y a, si je puis dire, que le gras du gras : que le gras du jambon et de l’assaisonnement, si l’on excepte les protéines du jambon. Et pour peu qu’il n’y ait qu’un « bout » de fromage ensuite… En tout cas, il n’y a pas de féculent, pas de légume cru (la salade n’est pas un légume !), pas de légume cuit.
Si on fait les comptes, en effet :
- jambon : 20 % de protéines, à 4 Kcal/g, et 10 % (en moyenne) de lipides, à 9 Kcal/g ;
- salade : 0 de glucides, protéines, lipides. Enfin, 2/3 de lipides en réalité, si l’on compte 2 cuillers d’huile (= 100 % de lipides !) pour 1 cuiller de vinaigre pour 2 personnes. C’est-à-dire un aliment plus riche, en proportion, que tous les aliments solides (les rillettes, les fromages à pâte cuite, etc.) ; que tous les aliments, si l’on excepte l’huile et le beurre !
d = M/V, vous dis-je !
Cela ne nous rappelle rien, dans nos « bons » cours de physique ? La densité est ainsi exprimée par le rapport de la masse (M) au volume (V). Nous rencontrons ainsi deux cas de figure dans le surpoids :
soit la masse lipidique est élevée (exemple : avocat à la mayonnaise en entrée + steak-frites + fromage + glace), il conviendrait alors de réduire l’excès (patent) de graisses ;
soit les lipides ne sont pas excessifs en absolu, mais ils représentent néanmoins la proportion essentielle de l’alimentation si les autres aliments sont sous-représentés. Il conviendrait dès lors… d’augmenter l’apport d’aliments non lipidiques pour réduire la densité énergétique.
Le lecteur conviendra que réduire, ou augmenter, ce n’est pas la même chose !
Ne pas raconter de salades !
Non ! Nous ne mangeons pas pour grossir, pour stocker des calories, mais pour compenser les pertes induites par les dépenses de fonctionnement de l’organisme obligatoires. Considérant qu’il faudrait apporter par exemple 2 500 Kcal par jour pour un homme ayant une activité physique significative ; qu’il faudrait qu’une bonne moitié soit assurée par des sucres en général et des féculents en particulier, soit au moins 1 200 calories, soit encore 300 g de glucides (1 g de glucide = 4 Kacl) ; que 100 de féculents, en dehors du pain (pâtes, riz, pommes de terre, etc.), n’apportent que 20 % de glucides, et donc 80 Kcal ; nous avons une vague idée de la quantité de féculents qu’il faudrait consommer à midi si le dîner était fortement réduit ! Autant donc « étaler le remboursement » de la dette énergétique sur plusieurs repas, c’est plus confortable pour nos modes habituels de consommation.
Et puis, ce qui calme la faim, c’est certes le volume alimentaire, et la salade peut « aider » à ce titre, mais tout autant la charge énergétique issue des glucides, en particulier des glucides lents. L’un et l’autre sont donc nécessaires !
« Moral » de l’histoire
Le moral est altéré quand la restriction alimentaire est significative. Les nutritionnistes conseillent par conséquent un repas complet le soir. Ce qui ne veut pas dire un repas riche (en absolu) !
Quel est le « problème » des calories, en effet, si on ne les stocke pas !
Ressources
Sources :
L’équilibre alimentaire en pratique
Le printemps arrive, ses légumes aussi !
Ameli : Les fruits et les légumes
Auteurices :
- LALAU Jean-Daniel (Pr – Médecin nutritionniste)
- l’équipe Offre Prévention de la Mutualité Française